Le travail intérimaire, est de nos jours un des secteurs d’activités des plus importants. Ce secteur très longtemps critiqué et mal-aimé par la société s’est imposé à partir du milieu des années 70, ou l’Europe connaissait une forte augmentation du chômage. En voici son histoire:
(abréviation :entreprise intérimare : ETT)
Origine des ETT
Le travail intérimaire trouve ses racines aux États-Unis et au Royaume-Uni. La première ETT voit le jour aux États-Unis au début du siècle dernier par la création en 1905 d’une petite société faisant office de première entreprise d’intérim, dénommée « Comptometer Corporation »
Les figures clés de cette activité aux États-Unis sont D.J. Nugent et Sam Workman.
À la fin du 19ème siècle, Nugent crée une forme de travail intérimaire afin de fidéliser ses dockers. L’activité du port se faisant principalement pendant les périodes chaudes, ses ouvriers quittait la région après la saison pour aller travailler ailleurs. La plupart ne revenaient pas ou revenaient trop tard dans la saison suivante. Pour résoudre ce problème, Nugent recherche du travail pour ses ouvriers pendant les mois d’hiver et, pendant cette période, il les met à disposition tout en les laissant sur sa liste de personnel.
Dans les années 1920, Sam Workman travaille chez Monroe Calculating Machine Company et constate que ses collègues sont constamment à la recherche de petits travaux complémentaires. Workman accepte diverses missions (notamment des inventaires) et engage ses propres collègues pour qu’ils effectuent ces tâches après leurs heures. Avec le temps, Workman s’adresse aussi aux femmes sans travail. En effet, la plupart des entreprises licencient les femmes dès qu’elles se marient. Workman les accueille à bras ouverts. Il étend ses services en proposant des travaux de dactylographie et d’autres tâches administratives.
L’entreprise de Workman connaît une croissance rapide. En 1947, il emploie déjà 1 400 secrétaires. Après la Deuxième Guerre mondiale,les femmes quittent en masse le secteur des services pour s’engager dans l’industrie, attirées par les salaires plus élevés. Workman cible alors avec succès les femmes au foyer et les forme au métier de dactylo.
L’entrée des États-Unis dans le second conflit mondial constitue une nouvelle phase d’essor de l’intérim, plus intensive, en raison d’un important besoin de main-d’œuvre temporaire. Il fallait remplacer la main-d’œuvre masculine mobilisée par la guerre.
Dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale, deux entreprises d’intérim voient le jour aux États-Unis. Elles figureront plus tard parmi les plus grandes au monde : Kelly vices en 1946 et Manpower en 1948.
En 1947, Robert B. Miller crée Employers Overload, une ETT spécialisée également dans le secrétariat. Cette entreprise figurera à la fin des années 1950 et début des années 1960 parmi les cinq premières entreprises de la profession aux États-Unis.
La création de MANPOWER en 1948 par deux avocats (Elmer Winter et Aaron Scheinfeld) ayant collaboré aux activités des entreprises de la famille Nugent est importante pour le développement national puis international de l’intérim. Le siège de la société est installé à Milwaukee dans le Wisconsin. Deux bureaux sont ouverts immédiatement, l’un à Milwaukee et l’autre à Chicago
MANPOWER va devenir la plus grande entreprise d’intérim au monde. Ce n’est qu’en 2000 qu’elle doit céder son trône à ADECCO et l’entreprise ne sera rattrapée par RANDSTAD qu’en 2008.
Origine des ETT en Europe
La Grande-Bretagne est souvent présentée comme le berceau de l’intérim. Dès 1905-1906, les premières ETT font leur apparition. La première ETT Host qui concernait une main-d’œuvre surtout féminine est apparue à Londres en 1905.
En Belgique et aux Pays-Bas, l’apparition d’ETT remonterait respectivement aux années 1930- 1935. L’ETT DAOUST remonte à 1954 et existe encore. C’est en 1958 avec l’exposition universelle qu’explose le marché de l’intérim en Belgique avec une forte demande de secrétaires, de baby-sitters et de traducteurs. Lucille Rode Gregg, fille d’un couple américain fonde la société » GREGG-MANPOWER «
En Allemagne, l’installation de la première ETT est plus récente.
L’entreprise suisse ADIA, d’inspiration également américaine, s’implante à Hambourg en 1962. MANPOWER suivra en 1967, RANDSTAD, une société néerlandaise, en 1968. La venue d’ADIA en Allemagne suscite de nombreuses batailles juridiques qui aboutissent à des arrêts de tribunaux (notamment un arrêt de la Cour fédérale constitutionnelle de 1967) favorables à cette société. Ces arrêts contribueront à la reconnaissance de l’intérim outre-Rhin et inspireront d’ailleurs la première législation allemande sur le travail temporaire, intervenue en août 1972.
Le premier siège social de Randstad en 1960 : une chambre d’étudiant dans la rue Sloterkade à Amsterdam
Les débuts des ETT en France
En France, les premiers « authentiques » prestataires de services font leur apparition entre 1920 et 1930.Une entreprise dénommée « BUSINESS AID» d’importation américaine opère en France dès 1924. Il faudra attendre le début des années 1950 pour que l’intérim prenne véritablement son envol. Le point de départ ccoïncided’ailleurs avec la création, d’inspiration américaine, de l’entreprise BIS , en 1953. Le début coincïde avec la création de l’entreprise BIS, en 1953-1955 par Laurent Negro qui s’inspira du modèle américain. Cette entreprise deviendra le fer de lance de la toute jeune profession.
En 1956, il n’existe que 7 entreprises de travail temporaire dans toute la France. En 1962, elles sont 170 et font travailler 33 000 intérimaires.
Aucune législation n’existe à cette époque et de nombreuses petites ETT voient le jour. Face aux nombreux abus constatés dans la profession, le patronat des grandes ETT appelle très tôt à une réglementation de l’intérim La période est marquée par les fortes pénuries de main-d’œuvre. L’emploi sur contrat à durée indéterminée (CDI) à temps plein devient la norme. Jusqu’au milieu des années 1960.
Le secteur de l’intérim connaît une croissance immédiate et très rapidement commence à concurrencer les bureaux de placements gratuits de l’époque. C’est une loi du 3 janvier 1972 qui légalise l’intérim.
Cette loi définit plusieurs principes forts qui se maintiendront tout au long des années 1980 et 1990, ce n’est qu’en 2005 que certains seront fondamentalement modifiés :
- – le travail intérimaire ne peut se substituer à l’emploi permanent ;
- – il doit avoir une durée limitée ;
- – les pratiques de double activité sont interdites : obligation d’exclusivité du travail temporaire
À partir du milieu des années 1970, l’intérim se diffuse À partir du milieu des années 1970 (les crises pétrolières marquent le tournant), le chômage se développe rapidement, ses formes se diversifient (chômage d’insertion, chômage de longue durée, chômage de transition, chômage de reconversion). Les entreprises expriment un besoin croissant de flexibilité du travail. Les ETT disposent ainsi d’un côté d’importantes réserves de main-d’œuvre et, d’un autre côté, de plus en plus d’entreprises demandent plus de flexibilité du travail dans un contexte d’exacerbation de la concurrence sur les marchés .
Le siège d’Adecco Glattbrugg (Suisse)
- 1948 création de l’entreprise par Aaron Scheinfeld et Elmer Winter à Milwaukee, Wisconsin (États-Unis) où se trouve toujours le siège social de l’entreprise
- 1957, ADIA est créée à Lausanne en Suisse, par Henri Lavanchy. Elle prospère régulièrement jusqu’à détenir en 1996, 22 % du marché français (devant Manpower, 18 %, et VediorBis, 13 %).
- 1957 :ouverture de la première agence en France ADECCO
- En 1996, les groupes Adia et Ecco fusionnent et deviennent ADECCO. Ce dernier devient le leader mondial des services en ressources humaines. Son siège mondial est à Zurich.
- 1960 aux Pays-Bas, par Frits Goldschmeding, RANDSTAD opère dans une quarantaine de pays. Chaque jour, plus de 500 000 intérimaires travaillent dans des entreprises par l’intermédiaire de Randstad. Dans le monde, Randstad dispose de plus de 4 500 agences. Au niveau mondial, Randstad est le deuxième plus grand groupe de services en ressources humaines. La première place est occupée par l’entreprise suisse ADECCO.
RANDSTAD opère aussi sous le nom de Tempo-Team.
- 1962, le groupe CRIT est en 2014 au 4e rang du travail temporaire en France. Claude GUEDJ (Président-fondateur et actionnaire principal)
- 1964, INTERECCO est créé à Lyon, par Philippe Foriel-Destezet. En 1971, Interecco devient Ecco. En 1984, ECCO deviendrait le numéro 1 de l’intérim en France.
1967 | Naissance de la Chambre nationale des entreprises de travail temporaire (CNETT), puis en 1968 Syndicat national des entreprises de travail temporaire (SNETT) |
1972 | Loi n° 72-1 du 3 janvier 1972 sur le travail temporaire qui marque sa reconnaissance comme un travail à part entière et régit encore la profession aujourd’hui |
1982 |
Ordonnance du 5 février 1982 modifiant les dispositions du Code du travail relatives au travail temporaire (cas de recours, égalité de traitement avec celui des salariés permanents, régulation de l’emploi temporaire, sanctions contre le recours abusif) Novembre 1982 : Premier accord signé avec les 5 syndicats de salariés 6 et création d’une commission mixte paritaire (aujourd’hui appelée CPPNTT) |
1983 | Deux accords sont signés sur l’indemnisation complémentaire maladie liée un accident du travail, et sur la formation professionnelle (création du Fonds d’assurance formation-FAF TT) |
1990 | Loi 90-613 du 12 juillet 1990 favorisant la stabilité de l’emploi par l’adaptation du régime des contrats précaires (faisant suite à l’Accord national interprofessionnel du 24 mars 1990) |
1992 | Création du Fond d’action sociale (Fastt) |
1996 | Création du Fonds pour l’emploi (FPE TT) |
1998 | Juin : Unification de la profession et création du Syndicat des entreprises du travail temporaire (SETT), à partir des 2 organisations existantes PROMATT et UNET. |
2000 | Octobre : Accord sur la validation des acquis de l’expérience (le premier accord à être signé tous secteurs économiques confondus, anticipant même la mise en place du dispositif législatif) |
2005 |
Octobre : Accord sur la validation des acquis de l’expérience (le premier accord à être signé tous secteurs économiques confondus, anticipant même la mise en place du dispositif législatif) Loi n° 2005-32 du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale (dite Loi Borloo) qui met fin au monopole de placement de l’ANPE (Pôle Emploi) et autorisant les agences d’emploi à exercer une activité de placement (proposer CDI et CDD). |
Date de dernière mise à jour : 07/04/2019
Bonjour, je m’appelle Pascal, j’ai 47 ans et je suis passionné de bricolage et d’aménagement de la maison. J’aime transformer des idées en projets concrets et partager mes astuces pour rendre chaque espace unique et fonctionnel.