L’ Histoire de la menuiserie

Depuis l’antiquité, et notamment en Égypte où l’on a fondé les bases et codifié les assemblages du bois, le constructeur de charpentes, de portes ou encore de mobilier est désigné sous un terme unique : le charpentier; ensuite le distingo entre le charpentier de la grande cognée (pour la charpente) et le charpentier de la petite cognée (pour les bancs et les coffres), spécialisera les emplois par les œuvres produites; suivront d’autres termes pour les différents travailleurs du bois de fuste (de construction).

Au XIIIe siècle du Moyen Âge, on distingue même : le menuisier, en général pour la fabrication de meubles et ouvrages divers en bois servant à l’agencement et la décoration des bâtiments. le menuisier en bâtiment pour la réalisation des ouvrages menuisés du bâtiment comme les huisseries et boiseries. le menuisier en ébène pour le travail du placage d’ébène pour la construction de meubles (qui donnera ensuite le terme ébéniste) le menuisier en meubles pour la spécialité de la fabrication des meubles par opposition au menuisier en bâtiment le menuisier en sièges pour la fabrication des sièges comme les chaises, les fauteuils,

le menuisier en voitures : pour la spécialité de fabrication des voitures (calèche, diable,dilligence)

un atelier de menuisier vers 1880

En 1382, un arrêt royal ordonne qu’on distingue à l’avenir les « menuisiers » des charpentiers, les outils et ouvrages devenant tellement différents qu’une distinction devient nécessaire. On peut donc écrire qu’à partir de cette époque le menuisier travaille le bois équarri en planches pour en faire des objets de taille réduite, menus (étymologie qu’on retrouve dans menu-isier) donc mobiles qu’on appelle meubles. Il sera longtemps, par la minutie de son travail englobé corporativement avec les orfèvres. Il travaillera donc également les éléments mobiles du bâtiment : portes, fenêtres, etc. Le 5 décembre 1637, le parlement de Paris rend l’arrêt suivant : « Ordonne que chaque maître menuisier sera tenu de marquer de sa marque particulière tous ces ouvrages… ainsi que les postiers d’estain… et insérer ladite marque en une table de plomb qui restera dans la chambre du substitut du Procureur Général du Castelet. » Cet arrêt faisant suite à un procès qui opposait les maîtres-menuisiers et les maîtres-tapissiers parisiens, car les maîtres-menuisiers avaient le monopole de la fabrication des meubles, alors que les maîtres-tapissiers possédaient celui de leur commercialisation. Cet arrêt obligeait donc les tapissiers à ne vendre que des meubles marqués, provenant exclusivement des maîtres-menuisiers. L’estampille permettait de retrouver le fabricant, et ainsi d’éviter les intermédiaires dans des tractations futures. Comme l’ébéniste qui originellement travaille les bois durs et précieux comme l’ébène, le menuisier travaille le bois. A contrario le charpentier, lui, opère dans ce qui sera immobile : escalier, charpente, immeuble, etc. Turgot supprime les jurandes et les corporations en 1776 par un de ses six fameux décrets enregistrés par lit de justice le 12 mars ; c’est à partir de ce jour que les ateliers regroupent plusieurs corps de métier, un ébéniste aura dès lors le droit de faire le travail du menuisier et vice versa.

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Son établi et ses outils au 18 ème siècle

Établi du menuisier

  • Le rabot: outil du menuisier Dans l’ordre d’exécution manuelle (pouvant varier avec les machines modernes)
  • L’établi  : griffe, presse: verticale en pied pour les menuisiers, ou horizontale et en bout pour les ébénistes, valets, rainure à outils, fond pour rangement, tiroir et éventuellement placard.
  • Outils d’étude : (plans, plans sur règle), parquet ou plan d’épure, outils de mesure, mètre, règle graduée ou non, équerre, fausse équerre, équerre à angles dite d’onglet, trusquin trainard, traceur de courbe, compas,compas: (à crayon, à pointes sèches, à verges), craies, crayons, cordeaux.
  • de débit : mètre, règles, cordeau et poudre à cordeau, craies et crayons, scies: à débit, à refendre.
  • de corroyage : rifflard, varlope, herminette, trusquin, réglet, servantes d’établis.
  • de traçage : tréteaux, mètre, règle graduée ou non, équerre, fausse équerre, équerre à angles (dite équerre d’onglet), trusquin, traceur de courbe, compas de traçage à crayon, ou à pointes sèches, pointe à tracer.
  • d’assemblage : bédanes, ciseaux, scies diverses : à tenons, à chantourner, à araser, à guichet, égoïnes, guimbardes.
  • de profilage : bouvets, outils à moulures de différents profils, guillaumes, ciseaux, bédanes, gouges, planes, vastringues, guimbardes, tarabiscots.
  • de montage : marteaux, maillets, massettes, tréteaux, valets, boîtes à coupe ou à onglets, presses à panes, presses à placage, servantes de support, colles.
  • de chevillage : vilebrequins, mèches, chevilles, scie à chevilles.
  • de finition : rabot à replanir, racloirs, rifloirs, tarabiscots, râpes, cales à poncer, papiers de verre. de ferrage : ciseaux, bédanes, tarières, vrilles, drilles, tournevis.
  • divers : pointes, tenailles, chauffe pot à colle, pierre à affuter et huile, avoyeur à scie, tournevis.