Les maçons histoire Pro web bâtiment

Le maçon est un professionnel du bâtiment qui pratique la maçonnerie. Cette discipline consiste à créer, choisir et utiliser des éléments de construction composés de divers matériaux: pierre naturelle ou pierre artificielle (briques, blocs , etc.), mais aussi d’autres matériaux: paille, torchis, terre, bois, métaux, béton, etc.

Origine

L’origine de la maçonnerie remonte aux temps les plus éloignés, dès lors que l’homme a eu besoin de bâtir une construction pour se loger. 
Le Moyen Âge,qui constitue en quelque sorte l’âge d’or des maçons voit ceux-ci, organisés en confréries ou en sociétés compagnonniques, contribuer à la construction des cathédrales.

Au XIXème siècle, le maçon est un ouvrier qui exécute les constructions en pierres naturelles ou artificielles, et les enduits et mortiers. Ils se répartissent en:

  • manœuvres et garçons qui exécutent les parties du travail qui n’exigent guère que de la force;
  • les compagnons qui posent la pierre et font les enduits;
  • les maîtres-compagnons qui surveillent et dirigent plusieurs ouvriers dont ils assurent l’ensemble;
  • le maître qui prépare les détails, dirige les hommes et surveille la nature aussi bien que l’emploi des choses, constituent les principaux éléments de la maçonnerie.

Avant l’apparition du ciment et du béton, le travail du maçon se fait donc étroitement avec le travail des carrières et les tailleurs de pierre  mais aussi le travail de la terre (mortier de terre) de la chaux et du plâtre. Cette association avec le travail du plâtre l’a fait appeler maçon-plâtrier.

Le maçon-plâtrier, hourde et enduit les cloisons en plâtre (C’est-à-dire les remplit, les maçonne en plâtre), réalise des moulure. Les murs de pierre sont jointoyés en plâtre a posteriori au moyen d’une espèce de grand couteau pointu et emmanché appelé « fiche ». Cette mise en œuvre des maçonnerie sera abandonnée au profit du hourdage à bain, toujours en plâtre (pose à « plein bain de mortier »).

Les maçons de la Creuse

«Maçons de la Creuse» est l’expression la plus souvent employée, car la Creuse est le département où ce phénomène migratoire fut, de loin, le plus important. Mais l’on pourrait plus largement parler de «maçons limousins», car le même phénomène migratoire a également concerné l’est de la Haute-Vienne (de Laurière à Eymoutiers), ainsi qu’une partie du nord de la Corrèze, selon le même principe et pour les mêmes travaux. C’est aussi pourquoi, sur les grands chantiers parisiens ou lyonnais, tous ces ouvriers étaient communément appelés « Limousins » ou encore « limousinants ». Ils ont ainsi donné leur nom à l’art de bâtir appelé limousinerie ou limousinage.

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On trouve déjà traces de maçons de la Marche à la fin du Moyen Âge, par exemple à la basilique Saint-Denis. Dès le xvie siècle, ils sont nombreux à migrer. En 1627, M. de Pompadour, lieutenant général du Limousin, envoie, à la demande de Louis XIII, des maçons creusois travailler à la construction de la Digue de Richelieu de La Rochelle. Au xixe siècle, apogée de la « migration maçonnante » qui compte jusqu’à 35 000 hommes, ils travaillent notamment à la construction du Paris du préfet Rambuteau puis du baron Haussmann.

Ayant atteint son apogée dans la seconde moitié du xixe siècle (l’arrivée du chemin de fer favorisant la migration saisonnière), ce phénomène migratoire déclina au début du xxe siècle pour finalement disparaître durant l’entre-deux-guerres, époque à laquelle nombre d’émigrations creusoises devinrent définitives.

Argent, Salaire

Avant la Révolution la Livre (qui deviendra le Franc) était divisée en 20 Sous et chaque Sou ou Sol en 12 Deniers. La valeur théorique du Sou est donc la pièce de 5 Centimes. 
Ainsi 1 Franc contient-il 20 Sous. La valeur théorique du Sou est donc la pièce de 5 Centimes. 

Donc un maçon pouvait gagner entre 45 et 60 sous, donc 3  Livres ou 3 Francs

A cette époque :

  • le kg de pain coûtait : 0,37 fr
  • le litre de vin :0,80 fr
  • 1 livre de viande de boeuf: 0,68 fr
  • 1 oeuf : 0,09 fr

La hiérarchie chez les maçons

Extrait de ce qu’écrivait Louis Bandy de Nalèche (1828-1879), avocat et politicien libéral, dans son ouvrage « Les maçons de la Creuse » publié en 1859 :

« L’art de la maçonnerie n’a pas fait de sensibles progrès ; nous trouvons dans le Dictionnaire des arts et métiers de Lucotte, architecte, la nomenclature des ouvriers en bâtiment, qui en 1783 était exactement la même qu’aujourd’hui. La voici :

  • Le premier et le chef des ouvriers est l’architecte
  • Après l’architecte, le premier ouvrier est le maître maçon. Son emploi est de conduire la maçonnerie du bâtiment
  •  Le deuxième ouvrier est le maître compagnon, homme de confiance et instruit dans l’art, qui agit pour les intérêts du maître maçon et en son absence.
  •  Le troisième est l’appareilleur. Son emploi est de construire les épures (dessins détaillés des voûtes), d’après les détails du maître maçon, d’appareiller les pierres et d’en fixer la dimension. Le prix de sa journée est d’environ 3 livres à Paris. 
  • Le quatrième ouvrier est le tailleur de pierre. Son emploi est de tailler la pierre et de lui donner les formes qu’elle doit avoir, suivant les dimensions que lui a données l’appareilleur. Le prix de sa journée est depuis 35 jusqu’à 45 sous.
  •  Le cinquième ouvrier est le poseur. Son emploi est de mettre en place les pierres, de les poser de niveau et à plomb, et d’en scier les joints lorsqu’il est nécessaire. Le prix de sa journée est d’environ 45 sous.
  • Le sixième ouvrier est le scieur de pierre dure. Son emploi est de scier les pierres dures à la scie sans dents, à raison de 4 à 5 sous le pied carré, pour les pierres ordinaires, et jusqu’à 10 sous pour les pierres de liais.
  • Le septième ouvrier est le scieur de pierre tendre. Son emploi est de scier les pierres tendres à la scie à dents. Prix de journée de 35 à 40 sous.
  •  Le huitième ouvrier est le compagnon maçon. Son emploi est de construire les ouvrages en plâtre. Gain 40 sous par jour.
  • Le neuvième ouvrier est le limousin. Son emploi est de construire les ouvrages en mortier. Gain 36 sous par jour.
  • Le dixième et dernier ouvrier est le manœuvre. Son emploi est de faire les ouvrages bas et rudes et de servir les autres. Gain 25 et 30 sous par jour.
  • Un douzième ouvrier, employé par le maître maçon, et qui n’est appelé que lorsque le bâtiment est fini, est le toiseur. Son emploi et souvent son seul talent est de savoir toiser toutes les parties du bâtiment suivant les usages et la loi, d’en dresser les mémoires et d’y mettre des prix relatifs aux marchés et à l’espèce d’ouvrage. Le prix de son travail est ordinairement de 10 pour 1 000, mais un peu moins pour les grands édifices. »
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Date de dernière mise à jour : 22/01/2017